Lucien Clergue

Les premiers albums.

Lacroix Christian, Hébel François. Lucien Clergue. Les premiers albums. Paris : Editions Réunion des Musées nationaux - Grand Palais, 2015.

Ce livre est publié à l'occasion de l'exposition Lucien Clergue, Les premiers albums au Grand Palais (14 Novembre 2015 - 15 Février 2016.

L'originalité du livre tient beaucoup à la présentation de sept albums de planches-contacts, en fait des catalogues de tissus dont Lucien Clergue arrache les échantillons pour coller à leur place les contacts de ses négatifs.

On y retrouvera ses femmes nues de 1957 (Corps mémorable) et surtout les paysages de Camargue qu'il a réalisé dans les années 1960-1970.

Les Clergue d’Arles

Musée Réattu (Arles). Les Clergue d’Arles : photographies de Lucien Clergue et collections du Musée Réattu. Picard, Pascal (dir.) et Magnan, Jean-Marie et al. Gallimard, 2014. 195 p.

En revenant de New-York en 1961, j'ai convaincu l'ami Rouquette conservateur des Musées d'Arles d'ouvrir une salle à la photographie dans le musée Réattu. « Pour créer un département de photographie il nous faut une collection ! » me dit-il. Qu'à cela ne tienne ! J'écrivis à 40 photographes que j'admirais particulièrement et très vite tous répondirent avec enthousiasme en nous offrant des tirages.

En 1965, Lucien Clergue propose à Maurice Rouquette, alors conservateur des Musées d'Arles, de constituer la première collection photographique en France dans un musée des beaux-arts sur le modèle des collections qui se montent alors aux Etats-Unis.

Ansel Adams, Richard Avedon, Cecil Beaton, Brassaï, Denis Brihat, Jean Dieuzaide, Robert Doisneau, Lucien Hervé, Izis, William Klein, Man Ray, Paul Strand, Jean-Pierre Sudre, André Vigneau, Edward Weston... en seront les premiers donateurs.

Ce livre accompagne une exposition qui a eu lieu au Musée Réattu (Arles) du 5 juillet 2014 au 4 janvier 2015. Un hommage organisé par la ville et le musée Réattu à l’occasion des 80 ans du photographe.

On y trouvera les images que Lucien Clergue a offertes au musée au fil des ans ainsi que quelques photographies d'Ansels Adams, Edward Steichen, Edward Weston, Man Ray...

Lucien Clergue

Bauret, Gabriel. Lucien Clergue. Edition de la Martinière, 2007. 231 p.

Cette monographie sort au moment de son installation à l'Académie des beaux-arts. Elle est organisée autour des thèmes chers à l’auteur (Arles, la Camargue, la corrida...) et des actions qu’il a menées en faveur de la photographie.

On y trouvera des photographies et des documents témoignant de ses liens avec le monde de l’art et de la littérature.

Corps mémorable

Corps mémorable. Paul Eluard. Lucien Clergue. Pierre Seghers, 1957

Une couverture réalisée par son ami Pablo Picasso ; un poème liminaire de Jean Cocteau : « A Clergue pour ses nus »; quatorze poèmes de Paul Eluard ; douze nus de Lucien Clergue... Ce livre a été publié pour la première fois en 1957 et a été ré-édité pour la dernière fois en 2003.

Il (Lucien Clergue) vous communiquera de ma part, et vous laissera examiner à loisir un étonnant album d'images de la mer : sur la substance même, fulgurante, de la mer et ses affinités charnelles et spirituelles, telle que j'ai pu moi-même les exhaler dans mon œuvre (Amers). En dépit de mes réserves de principe contre la photographie, j'ai été si enthousiasmé par cette extraordinaire, vraiment extraordinaire réalisation, que j'ai de tout cœur autorisé, et même encouragé, l'artiste à une publication de l’œuvre avec son choix épigraphique de citations d'Amers.

Mes premiers nus de la mer furent réalisés en 1956. Je les ai présentés à Picasso, sur la place du Forum, en Arles, un matin de Corrida… Il fut si enthousiaste qu’il appela tout le monde pour venir les voir ! Et il ne cessait de me tapoter la joue : “C’est toi qui as a fait ça ? C’est toi ?” L’année suivante, ce fut au tour de Jean Cocteau. Lui m’incita à envoyer mon travail à Pierre Seghers, l’éditeur de poètes.
Plus tard, alors que j’étais de passage à Nice, chez le libraire Matarasso, un télégramme de Cocteau me parvint : “Heureux d’avoir servi ta cause…” Il avait réussi ! Seghers rééditait Corps mémorable de Paul Eluard avec douze de mes photographies de nus maritimes en illustrations.

J’ai eu la chance de publier mon premier livre avec un carré d’as : Picasso pour la couverture, Cocteau pour le poème-préface, l’ensemble des seize poèmes de Paul Eluard, chez l’éditeur Pierre Seghers.

Une ode à la mer, à l’amour, à la poésie... une femme nue aux formes généreuses qui surgit des vagues de Camargue.

Ce sont des photographies en noir et blanc qui laissent le visage du modèle hors du cadre. Cette approche renouvelle la photographie du nu féminin au moment de la révolution sexuelle en occident. Le succès sera immédiat.

On raconte que Seghers espérait secrètement que les photos de nus – où l'on pouvait voir les seins et les poils pubiens d'une jeune femme – se chargeraient de la publicité. Mais étant donné que son visage n'était pas visible, la publication échappa aux caprices de la censure (« là où il y a le poil il ne peut y avoir la tête, et là où il y a la tête, il ne faut pas le poil »).

Un livre de collection...