Irving Penn
J’ai toujours été fasciné par l’appareil photo. Je le reconnais pour l’instrument qu’il est, mi-stradivarius, mi-scalpel.
En partenariat avec le Metropolitan Museum of Art de New York, le Grand Palais célèbre le centenaire de la naissance d’Irving Penn en présentant une rétrospective qui réunit plus de 230 tirages en noir et blanc et en couleur, réalisés par Irving Penn.
L’exposition offre une vision complète de l’ensemble des sujets majeurs de son travail : la mode, les natures mortes, les portraits, les nus, la beauté, les cigarettes et les débris.
Dès 1943, le studio devient le lieu exclusif de ses prises de vue où qu'il soit à travers le monde. Il va ainsi photographier les petits métiers ou les personnages des cultures indigènes.
Les portraits dépouillés et clairvoyants d’Irving Penn vont faire sa notoriété. Il crée, dans chaque portrait, une véritable intimité avec son modèle, qui constitue sa signature. Ainsi il photographie l'oeil gauche de Pablo Picasso qui nous fixe intensément à La Californie (villa de l’artiste à Cannes) en 1957.
Eloigner les modèles de leur environnement naturel et les installer dans un studio face à l’objectif, n’avaient pas seulement pour but de les isoler, cela les transformait.
Le style d'Irving Penn est marqué par la recherche de la simplicité. Il utilise une simple toile de fond, un tapis pour tout décor. Dès ses premières images il cadre serré. Des gros plans qu'il recadre au tirage pour sortir les objets de leur contexte et leur conférer un caractère abstrait. Un dépouillement qui conduit à la pureté des formes.
Pour ma part, je suis plus intéressé par ses séries de nus et de cigarettes
Désireux de photographier des «femmes réelles dans des situations réelles» Irving Pen nous propose une série de nus tronqués de femmes charnelles, une attention portée à la peau, des tirages platine-palladium somptueux...
Je voulais poursuivre les tirages à l'infini, jusqu'à ce qu'apparaisse quelque chose d'absolument divin.
En 1972, sa série sur les cigarettes fera polémique. Les tirages au platine magnifient ces détritus cadrés de près. Une rigueur du studio jusqu'au tirage...
Une cigarette écrasée indique le caractère, elle révèle la nervosité. Son choix en dit long sur le goût d’une personne.
Un catalogue accompagne cette exposition :