De la marche à la démarche

Bernard Plossu, Frédéric Bellay, Beatrix von Conta, Philippe Herbet

18 mai 2017 - 29 juillet 2017 - Le Réverbère, Lyon

© Bernard Plossu, Ile de Houat, 2008 Courtesy Galerie Le Réverbère, Lyon
© Bernard Plossu.
Ile de Houat, 2008
Courtesy Galerie Le Réverbère, Lyon
© Frédéric Bellay
© Frédéric Bellay.
Extrait de “Gouverné par le vent“, Calanques, 2007-2011
Courtesy Galerie Le Réverbère, Lyon
© Beatrix von Conta. Projet Franciscopolis, Le Havre, 2015-2017 Courtesy Galerie Le Réverbère, Lyon
© Beatrix von Conta.
Projet Franciscopolis, Le Havre, 2015-2017
Courtesy Galerie Le Réverbère, Lyon
© Philippe Herbet Albert Dadas. Würzburg, Allemagne. Courtesy Galerie Le Réverbère, Lyon
© Philippe Herbet
Albert Dadas. Würzburg, Allemagne.
Courtesy Galerie Le Réverbère, Lyon

Alors que dire ? Surtout que on ne conquiert rien, surtout ne pas aller au but, ne pas triompher des sommets !
La marche permet de tuer l’égo et de ré-apprendre les choses les plus simples et élémentaires de la vie.
Des bonnes chaussures, des tomates, de l’eau. Un but à ne pas atteindre.
Voila la recette, si simple !
Elle aura été la chance de ma vie, du pays de Cochise à l’ Aragon, du Tyrol sous la neige aux sentiers du Cotentin, avec des « frères de marche », partageant le vent, l’air pur, et les sandwichs au saucisson, allez, on continue !

Bernard Plossu 2017

Pousser le déséquilibre jusqu’au bout et, pour ne pas tomber, faire un pas. Voilà ce qu’est marcher, on s’y habitue, on l’apprend même. Au fur et à mesure, sans s’en rendre compte notre corps investit cette action, on acquiert une démarche qui nous définit, nous ancre dans une présence. Le personnage qui, devant moi, marchait si bizarrement m’avait conduit à cette réflexion, mon cheminement aidant et la photographie n’étant jamais bien loin, j’associais les deux termes, de la marche à la démarche, le titre de l’exposition était là !
Marcher, certes, les photographes le font beaucoup mais cela ne fait pas pour autant de la marche un principe fondateur de leur acte. Seuls certains d’entre eux accordent une dimension essentielle à cette pratique, une espèce de temps, de miette d’existence qui, grain à grain, dessinent un parcours. Rien à voir avec le déplacement, le voyage, c’est un retournement intérieur, une mise en disponibilité avec le monde. Ceux là sont attentifs à chaque déséquilibre : ils savent que dans le réarmement des pas l’esprit est à vif pour saisir les fulgurances du hasard. Ce hasard n’étant autre que la mise en scène de leur réel ! C’est bien là leur démarche.