Raymond Depardon
Errance.
Seuil, 2000
Dans le désert, il n’y a parfois rien à photographier, et cela est pour moi d’une grande modernité. Le désert est une fantastique leçon de modernité. D’abord, parce qu’il n’y a personne, et les seuls individus que l’on croise ne laissent entrevoir que leurs yeux. Et très vite, on est loin des gens : à quatre mètres, les gens sont loin. L’environnement inclut la distance. L’environnement est à égalité avec l’homme. L’homme est peut-être plus petit. C’est un élément de l’environnement au même titre qu’un arbre ou une pierre. L’homme n’est pas prédominant ou dominateur.
Raymond Depardon a publié de nombreux livres. Errance est celui dont je me sens le plus proche. Le « dispositif » : un appareil Alpha 6x9 avec un objectif 58mn Schneider, des cadrages verticaux de la solitude face au monde... et le texte bien sûr...
La France de Raymond Depardon.
BNF, Seuil, 2010
Pour moi il y a trois sortes de France : la France du centre-ville avec ses commerces franchisés et ses parkings ; la France des banlieues ; la France des petites villes et des petits villages. La France que je voulais photographier, c’est celle d’où je viens, celle du Tour de France, des ronds-points et des villages ou moyennes villes, avec des petites zones industrielles ou urbaines qui se ressemblent toutes et qui sont très peu photographiées.
Un travail documentaire à la chambre (20x25) en hommage à Walker Evans. Raymond Depardon a visité presque toutes les régions de France, dans un fourgon aménagé en se concentrant sur les sous-préfectures. De belles photographies dans un style frontal. Ce livre accompagnait une belle exposition à la Bibliothèque Nationale de France en 2010/2011.
à propos de Raymond Depardon
6 juillet 1942 -
Il faut aimer la solitude pour être photographe.
La frontalité du regard, l’errance... Un humaniste au style proche de Walker Evans ou Robert Frank.