Les rencontres de la photographie - Arles, 2018

2 juillet 2018 - 23 septembre 2018 - Rencontres, Arles

Candy, un Braque de Weimar est à l’affiche des 49e édition des Rencontres d’Arles. On pourra le retrouver dans la rétrospective « Etre humain », consacrée à William Wegman, un américain fantaisiste qui nous propose des portraits anthropomorphiques de ses chiens.

Je retiendrai surtout la séquence américaine : « America Great Again ! ».

Robert Frank, Sidelines. Soixante ans après la première publication du livre «Les Américains », cette exposition permet de revoir une partie de ce corpus et de découvrir de nombreuses images peu connues.

De mon point de vue, son intérêt réside surtout dans le fait que l’on peut suivre l’évolution du style de Robert Frank, « sa quête sans compromis d’une vérité subjective » au travers de ses œuvres de jeunesse et que les planches contact qui sont présentées nous permettent d’avoir un aperçu de sa façon de travailler.

A travers les Etats-Unis, j'ai photographié avec cette idée en tête : présenter les américains tels qu'ils vivent actuellement. Leur quotidien et leurs dimanches, leur réalité et rêve. L'apparence de leurs villes, communes et autoroutes.

Robert Frank, 1956

© Robert Frank, New York City, 1951-1955. Collection Fotostiftung Schweiz, Winterthour. Don de l’artiste.
© Robert Frank, New York City, 1951-1955. Collection Fotostiftung Schweiz, Winterthour. Don de l’artiste.
© Luc Litzler - Robert Frank Sidelines - Arles 2018
© Luc Litzler - Robert Frank Sidelines - Arles 2018.

Raymond Depardon, USA présente des photographies réalisées aux États-Unis pendant trois décennies de 1968-1999. A côté des photographies destinées aux journaux (par exemple, le candidat Nixon sortant d’un avion les bras levés, le drapeau américain au premier plan…) on pourra revoir les images de la série « Badlands » de l’ouest Américain cadrées en hauteur.

© Raymond Depardon, Sioux City, Iowa, 1968. Avec l’aimable autorisation de Raymond Depardon/Magnum Photos.
© Raymond Depardon, Sioux City, Iowa, 1968.
Avec l’aimable autorisation de Raymond Depardon/Magnum Photos.
© Luc Litzler - Depardon USA - Arles 2018.
© Luc Litzler - Depardon USA - Arles 2018.

Paul Graham, La blancheur de la baleine. Le photographe documentaire britannique présente sa trilogie consacrée à la société américaine.

A Shimmer of Possibility (2004 – 2006). Un scintillement de possibilités nous montre des photographies du quotidien prises à quelques secondes d’intervalle ou sous des angles différents présentées en séquences.

Plutôt que d’écoper depuis la rive, peut-être est-il préférable de s’immerger dans le courant et d’observer comment la rivière se présente, s’écoule de façon fluide autour de soi et se reforme en douceur de l’autre côté, comme si on n’avait jamais été là.

Paul Graham

American Night (1998 – 2002). Paul Graham rapproche dans des dyptiques deux visions de l’Amérique qui s’ignorent. Des images aux couleurs saturées de maisons, de jardins… d’une Amérique prospère mais sans présence humaine. Des images très surexposées d’individus déshérités perdus dans les banlieues. Des images qui a l’époque de l’argentique n’auraient pas été facturées et qui sont aujourd’hui sous-exposés médiatiquement…

Mon intention était de prendre les thèmes les plus éculés du photojournalisme et de les faire entrer à coups de pied et de larmes dans une nouvelle ère photographique.

Paul Graham

The Present (2009 - 2011) nous plonge dans les rues de New York. Ce sont des moments prélevés à quelques secondes d’intervalle comme lorsque nous observons notre environnement. Le présent vu comme une séquence plutôt que comme un instant décisif.

Je travaille avec la réalité telle qu’elle apparaît, je ne mets pas en scène, je n’ai pas de modèle...

Paul Graham

© Paul Graham, 8e Avenue et 42e Rue, 17 août 2010, 11 h 23 mn 03 s, série The Present 
								[Le Présent], 2010. 
								<br>Avec l’aimable autorisation de Pace/MacGill Gallery, New York ; Carlier | Gebauer, 
								Berlin ; Anthony Reynolds Gallery, Londres.
© Paul Graham, 8e Avenue et 42e Rue, 17 août 2010, 11 h 23 mn 03 s, série The Present [Le Présent], 2010.
Avec l’aimable autorisation de Pace/MacGill Gallery, New York ; Carlier | Gebauer, Berlin ; Anthony Reynolds Gallery, Londres.

Pour le reste, j’ai aimé :

- Le dialogue entre Jane Evelyn Atwood et Joan Colom qui nous conduit à vingt ans d’écart dans les hauts lieux de la prostitution à Pigalle (Paris) dans les années 70 et au Barrio Chino (Barcelone) dans les années 90/2000.

© Pigalle, Paris, France, 1978-1979. Avec l’aimable autorisation de l’artiste.
© Pigalle, Paris, France, 1978-1979.
Avec l’aimable autorisation de l’artiste.
© Gent del carrer, 1993. 
							Avec l’aimable autorisation de Foto Colectania Collection
© Gent del carrer, 1993.
Avec l’aimable autorisation de Foto Colectania Collection.

- Gregor Sailer – Le Village Potemkin. Une série documentaire sur des constructions factices réalisées à des fins politiques, militaires ou économiques : centres d’exercices militaires, répliques de villes…

Gregor Sailer, Carson City VI / Vårgårda, Suède, 2016.
							Avec l’aimable autorisation de l’artiste.
© Gregor Sailer, Carson City VI / Vårgårda, Suède, 2016.
Avec l’aimable autorisation de l’artiste.

- Les portraits de Todd Hido

© Todd Hido, Sans titre, #11896-4220751, série La Lumière sombre, 2018. 
    	  			Avec l’aimable autorisation de la Galerie Particulière, Paris-Bruxelles
© Todd Hido, Sans titre, #11896-4220751, série La Lumière sombre, 2018.
Avec l’aimable autorisation de la Galerie Particulière, Paris-Bruxelles
© Todd Hido, Sans titre, #11817-8344, série La Lumière sombre, 2017. 
    	  			Avec l’aimable autorisation de la Galerie Particulière, Paris-Bruxelles.
© Todd Hido, Sans titre, #11817-8344, série La Lumière sombre, 2017.
Avec l’aimable autorisation de la Galerie Particulière, Paris-Bruxelles.

Je visitais le Sud de la France il y a dix ans et j’ai été marqué par l’éblouissante lumière, celle qui illumine la peinture classique européenne. Après une sieste de milieu d’après-midi, j’ai compris en ouvrant les volets de ma chambre d’où provenait cette lumière si particulière. Alors je décidai d’installer un studio chez moi, et grâce à un ami peintre, nous avons conçu cette pièce sombre mais lumineuse qui pourrait à tout instant venir envelopper mes modèles d’une lumière douce et pure, cette lumière d’après sieste que je n’ai jamais connue dans ma ville natale de Kent dans l’Ohio.

Todd Hido